Henri-François Imbert

Portrait

Depuis plus de 20 ans, Henri-François Imbert crée un cinéma à contre-pied des normes industrielles parfois inhérentes au métier de réalisateur.

En une petite dizaine de films documentaires, il propose aux spectateurs sa réflexion sur le cinéma et son rapport aux êtres qui nous entourent, en répondant sans cesse à cette question : qu’est-ce-que faire partie de ce monde ?

La relation qu’il entretient avec ses sujets est indissociable du temps nécessaire à les dérouler jusqu’au bout de ce qu’ils ont à exprimer. La durée du processus, tel un peintre ou un sculpteur, est la condition essentielle pour y trouver l’ampleur adéquate.

Dans les années 1990, il rencontre André Robillard, figure de l’art brut. En 1993, il réalise un documentaire André Robillard, à coup de fusils ! Puis vingt ans plus tard, un second documentaire, André Robillard en chemin.

C’est de cette rencontre entre ces deux artistes dont nous échangerons jeudi 28 janvier.

La soirée

Nous avons découvert Henri-François Imbert avec son documentaire Sur la plage de Belfast. Dans ce film, il trouve une bobine Super 8 dans une vieille caméra et part à la recherche des auteurs de ces images.

Puis dans No pasarán, c’est la découverte d’une série incomplète de cartes postales dans la maison familiale qui le pousse, 20 ans plus tard, à se lancer à la recherche des images manquantes.

Que ce soit dans le cadre de la grande Histoire ou de l’histoire intime, Henri-François Imbert utilise sa caméra pour redonner un sens à des événements oubliés ou à des rencontres.

Il y a dans sa démarche une croyance dans le pouvoir du cinéma qui nous a intéressés et touchés.

En 1993 et en 2013, il réalise deux films sur André Robillard, figure de l’art brut. En 2015, il entreprend un troisième film.

Il ne s’agit pas à proprement parler de suites mais plutôt du prolongement d’une rencontre entre deux hommes, deux artistes.

Le temps de la rencontre, enjeu essentiel du film d’art, s’étend ici sur trois temps au fil d’une vie, d’une amitié. Cela ouvre des perspectives de réflexion : Quel rapport au temps a un réalisateur face à son sujet ? Le portrait d’un artiste est-il aussi le portrait d’un homme ?

Henri-François est un cinéaste de la rencontre (d’un sujet, d’un objet, d’un homme) et ce fut une évidence de l’inviter aux Rencontres.

Une carte blanche autour de ses films sur André Robillard lui est offerte le jeudi mais également diffusé dans la programmation hebdomadaire son portrait du peintre hollandais Piet Moget.

Et comme il rencontre ses histoires, nous vous proposons de rencontrer son cinéma.

Les Films de la soirée

ANDRÉ ROBILLARD, À COUP DE FUSILS !

De Henri-François Imbert | Durée : 25 min | Documentaire | France | 1993

En 1964, André Robillard s’est mis à fabriquer des fusils avec des matériaux de récupération. Des centaines de fusils jusqu’à aujourd’hui ! Découvert par Jean Dubuffet, il est ainsi devenu l’un des plus importants créateurs de l’Art Brut.

Henri-François filme pour la première fois André Robillard chez lui et présente son travail.

 

ANDRÉ ROBILLARD, EN CHEMIN

de Henri-François Imbert | Durée : 1h18 min | France | 2013

Après cette première aventure, Henri-François a continué à filmer André au gré de leurs rencontres, parce que cela leur faisait plaisir à tous les deux, et parce que leur relation s’était construite aussi autour de ce travail commun – celui de présenter les oeuvres d’André et de faire le récit de sa vie. Au fil du temps, un nouveau film est né.

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